Clôture du IXe Cycle Biennal Norbert KENNE : L’ACAT-Bénin réussit le pari d’une organisation sans faille

La session initiale du IXe cycle biennal de formation Norbert Kéné s’est achevée sur une note de satisfaction ce vendredi 12 septembre à Grand-Popo au Bénin. Pendant deux semaines, les participants ont pris part à une formation intense, ponctuée de réflexions collectives et de consolidation des engagements. Organisée par la Fédération internationale des actions des chrétiens pour l’abolition de la torture (Fiacat), en collaboration avec l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat-Bénin), cette session a réuni des acteurs francophones engagés dans la lutte contre la torture et la promotion de la dignité humaine.
Le 9e cycle biennal de formation Norbert Kéné vise à renforcer la prévention de la torture, améliorer les mécanismes de protection, soutenir la réhabilitation des victimes et promouvoir les contentieux stratégiques. Pendant douze jours, les défenseurs des droits humains ont acquis des compétences essentielles pour intensifier la lutte contre la torture dans leurs contextes nationaux.
Dans son allocution de clôture, le président de l’Acat-Bénin, Pacôme Akogou, salue « une dynamique de partage, d’apprentissage et de construction collective, au service d’un idéal commun qu’est la dignité humaine, la justice, et la lutte inlassable contre la torture et les traitements cruels, inhumains ou dégradants ». Il ajoute que « cette formation n’a pas été qu’une transmission de savoir, mais plutôt un temps d’élévation, de mise en lien et surtout, un espace de consolidation de notre engagement commun, porté avec rigueur, intégrité et détermination ». S’adressant directement aux participantes et participants, Pacôme Akogou a déclaré « Vous êtes désormais dépositaires d’un savoir renforcé, mais aussi d’une responsabilité accrue. Celle de faire vivre, dans vos contextes respectifs, les enseignements, les valeurs et les liens noués ici. Vous devez faire rayonner cette formation au-delà de ces murs, et contribuer activement à bâtir une Afrique francophone plus juste, plus forte et plus résolue face aux atteintes à la dignité humaine». Le président remercie également le consortium United against torture (Uatc), dont fait partie la Fiacat, pour avoir confié l’organisation logistique de ce cycle de formation à l’Acat-Bénin. Il a aussi salué la confiance de la Fiacat ainsi que la qualité des interventions des formateurs et la hauteur de leurs analyses.

Dans cette même veine, Wenceslas Assohou, membre du bureau international de la Fiacat, a rappelé que « la torture est imprescriptible, et la lutte contre la torture est un véritable sacerdoce. Les droits de l’homme sont interdépendants même si l’on ne travaille pas directement sur la torture, on peut y être lié ». Il a exhorté « Ce cycle n’est pas une fin, mais un tremplin. Que chaque savoir acquis ici devienne une force d’action dans vos organisations. Repartez fiers, porteurs d’une mission, celle de défendre la dignité humaine, de promouvoir les droits fondamentaux, et de faire rayonner l’esprit de Norbert Kéné dans vos communautés. Ce cycle de formation est bien plus qu’un apprentissage, c’est une rencontre de convictions, une alliance de volontés pour un monde plus juste. Ensemble, nous avons semé. À vous maintenant de faire germer».

Prenant la parole, Guillaume Colin, Directeur exécutif de la Fiacat, est revenu sur l’origine du cycle. « Norbert Kéné était un pasteur camerounais, membre du bureau international de la Fiacat, qui a eu la vision d’une formation sur l’interdit de la torture en Afrique, par des africains et pour des africains. Depuis 1997, ce cycle a permis de former plus de 400 défenseurs des droits humains en Afrique francophone subsaharienne ». Il a salué la qualité exceptionnelle de cette promotion et annoncé qu’une seconde session d’évaluation des projets de terrain se tiendra dans un an.

Ils ont dit…
Du côté des participants, les témoignages convergent vers un satisfecit unanime.
Marie Yéo, représentante des participants, a exprimé sa gratitude : « Cette formation nous a donné des capacités juridiques et pratiques pour continuer la lutte pour les droits humains sur le continent africain».
Marie-Louise Ouedraogo du Burkina Faso a souligné l’importance de la mobilisation des acteurs de la société civile à son retour : « Nous allons faire des restitutions dans nos organisations et mobiliser les acteurs pour mieux lutter contre la torture et les mauvais traitements ».
Ghislain Joseph Bindoumi, de la République centrafricaine, a salué la qualité des formateurs et la pertinence de la thématique : « Nous disposons de nombreux instruments et mécanismes, mais ils sont souvent méconnus. Cette formation nous permet de mieux sensibiliser et informer nos États ».
Enfin, Nedanlou Ismaël Gnaon du Burkina Faso a insisté sur l’actualisation des connaissances : « Nous avons renforcé nos capacités et acquis des aptitudes en matière d’élaboration de projets, que nous mettrons en œuvre dans nos pays respectifs ».
À l’issue de la session, tous les participants ont reçu un certificat de fin de formation attestant de leur engagement et des compétences acquises. Ce geste symbolique vient consacrer leur parcours et les outiller pour poursuivre la lutte contre la torture dans leurs pays respectifs.
La session s’est clôturée sur une note d’engagement renouvelé, avec la promesse de faire rayonner cette formation au-delà des murs du Bénin, pour bâtir une Afrique francophone plus juste, plus forte et plus résolue face aux atteintes à la dignité humaine.
A.J