Intégration des violences basées sur le genre facilitées par la technologie dans le SIDoFFE-NG : le Bénin valide ses premiers indicateurs nationaux

Intégration des violences basées sur le genre facilitées par la technologie dans le SIDoFFE-NG : le Bénin valide ses premiers indicateurs nationaux

Le Ministère des Affaires sociales et de la Microfinance (MASM),soutenu par le fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), a validé ce mardi 30 septembre 2025 à Cotonou, les premiers indicateurs nationaux sur les Violences basées sur le genre facilitées par la technologie (VBG-FT). Inclus au Système intégré de données relatives à la famille, à la femme et à l’enfant de nouvelle génération (SIDoFFE-NG),ces indicateurs vont permettre de mieux documenter des phénomènes tels que le cyberharcèlement, la sextorsion ou le doxxing et d’orienter les politiques publiques vers une protection renforcée des victimes.

Les violences en ligne touchent de plus en plus de femmes et de jeunes filles au Bénin, comme ailleurs dans le monde. Selon une étude du Centre pour la gouvernance internationale, 60 % des femmes ont subi au moins une forme de violence en ligne. Face à cette montée préoccupante des VBG/FT, le Bénin franchit une étape décisive en se dotant d’un répertoire d’indicateurs relatifs à ces formes de violences. L’ objectif est de les intégrer dans le SIDoFFE-NG afin de renforcer les mécanismes de prévention et de prise en charge des victimes.

Les VBG-FT bien qu’elles soient connues, ne sont pas encore documentées de manière concrète au Bénin. C’est pourquoi l’Observatoire de la famille, de la femme et de l’enfant (OFFE) a lancé une enquête exploratoire afin de recueillir des indices et des éléments factuels permettant de formuler des indicateurs pertinents à intégrer dans le SIDoFFE-NG. Cette enquête révèle l’ampleur du phénomène et montre qu’elles affectent de manière croissante les femmes et les jeunes.

En réponse, le MASM, à travers l’OFFE, s’aligne sur le programme international « Making All Spaces Safe » porté par l’UNFPA et s’engage à les intégrer dans le SIDoFFE-NG. Le processus s’est articulé autour de deux ateliers techniques organisés par l’OFFE.

Le premier, consacré à la réflexion et à l’élaboration des indicateurs relatifs aux VBG/FT, s’est tenu du 24 au 26 septembre 2025 à Abomey. Il a réuni des experts de l’OFFE, du Centre national d’investigations numériques (CNIN), de la Direction du système d’information (DSI) du MASM, de la police républicaine, de la justice, de la Direction générale des affaires sociales (DGAS), des Guichets uniques de protection sociale (GUPS) et des directeurs départementaux des affaires sociales et de la microfinance. Pendant trois jours, ces experts ont analysé la typologie des violences numériques identifiées lors de l’enquête exploratoire, proposé des indicateurs adaptés, défini un mode de calcul harmonisé et formulé des recommandations opérationnelles. Le second atelier, dédié à la validation, s’est déroulé ce mardi 30 septembre à Cotonou. Il a réuni l’ensemble des acteurs impliqués dans le processus, élargissant le parterre aux cadres de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSTaD) et représentants de la société civile. Les travaux ont abouti à la validation d’un répertoire d’indicateurs, d’outils de collecte améliorés et de maquettes associées pour la mise à jour du SIDoFFE-NG.

Cette intégration des VBG/FT dans le SIDoFFE-NG marque une avancée majeure pour la reconnaissance et la traçabilité des violences numériques et leur prise en charge. Elle permettra aux décideurs, aux acteurs de terrain et aux partenaires techniques et financiers (PTF) de disposer de données fiables pour une orientation plus fine des politiques publiques et des actions de terrain.

Saluant la mobilisation exceptionnelle des acteurs et la qualité des travaux réalisés, le Directeur général de l’OFFE, Dr Nassirou Kassoumou, a souligné l’importance de cette démarche : « Le SIDoFFE-NG ne peut jouer pleinement son rôle sans des données fiables et actualisées sur les violences numériques. En intégrant les VBG facilitées par la technologie, nous franchissons une étape essentielle vers une meilleure protection des filles et des femmes dans tous les espaces ». Il a saisi l’occasion pour exprimer sa gratitude à l’UNFPA pour son accompagnement constant.

Pour Mme Bernice Noudegbessi de l’UNFPA, l’atteinte des résultats est le fruit d’un travail rigoureux et inclusif : « Nous avons pu identifier des indicateurs pertinents, adaptés au contexte béninois, et validés de manière participative grâce à votre engagement et la qualité des échanges». Elle a réaffirmé le soutien de l’UNFPA pour les prochaines étapes et encouragé les acteurs nationaux à poursuivre avec la même détermination.

Le chantier des violences basées sur le genre facilitées par la technologie est désormais lancé, et les bases d’une réponse nationale structurée sont posées.

A.J.

Assiba MITONHOUN

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