2e Conférence statistique sur les Violences Basées sur le Genre au Bénin : Véronique Tognifodé mobilise les préfets et acteurs de protection du nord pour l’utilisation des données du SIDoFFE-NG et son renseignement
(76.488 cas de VBG reçus et pris en charge par les structures de protection de 2022 à 2024 au plan national)
« Utiliser les données probantes comme moteur de l’action publique : Cas des données sur les violences basées sur le genre », c’est le thème autour duquel les débats qui ont enrichi la 2e édition de la conférence statistique sur les violences basées sur le genre (VBG) au Bénin tenue à la préfecture de Parakou, le jeudi 12 décembre 2024 sont axés. Cette rencontre de haut niveau a mobilisé les préfets, directeurs déconcentrés des ministères sectoriels, élus communaux et acteurs des organisations de la société civile des départements de l’Alibori, de l’Atacora, du Borgou et de la Donga grâce à l’appui financier de la coopération Suisse.
« Rendre compte de l’évolution du niveau de prise en charge des cas de violences basées sur le genre et de violences faites aux femmes et aux filles de 2022 à 2024, et renforcer les engagements des autorités locales et des représentants de la société civile des quatre départements du nord dans la lutte contre ces violences ». C’est le but de la 2e conférence statistique sur les violences basées sur le genre (VBG) au Bénin organisée par le Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance (MASM) à travers l’Observatoire de la Famille, de la Femme et de l’Enfant (OFFE) à Parakou.
Le thème de cette édition, « Utiliser les données probantes comme moteur de l’action publique : Cas des données sur les violences basées sur le genre », vise à souligner l’importance des statistiques dans la prise de décision politique.
Les travaux de la conférence ont été organisés autour de deux grandes communications : une communication introductive et une autre sur l’évolution des statistiques de VBG dans les départements du Borgou, de la Donga, de l’Alibori et de l’Atacora de 2022 à 2024.
Selon les statistiques extraites du Système Intégré des Données relatives à la Famille, la Femme et l’Enfant de nouvelle génération (SIDoFFE-NG), les structures de protection ont pris en charge 13.901 cas de violences faites aux filles et de VBG de 2022 à 2024 dans les quatre départements du septentrion, sur un total de 76.488 cas au niveau national.
L’analyse des chiffres montre une augmentation notable des cas pris en charge, passant de 20.767 en 2022 à 30.372 en 2023, soit une hausse de plus de 20%. Pour les trois premiers trimestres de 2024, 18.464 cas ont été recensés. Ces statistiques révèlent une prééminence des violences psychologiques/morales, physiques et économiques, représentant plus de 90% des cas au plan départemental comme national.
Dans sa présentation, le Directeur général de l’OFFE, Dr Nassirou Kassoumou Hararou, affirme que « Ces chiffres, en constante hausse, montrent que les mécanismes de protection, de prise en charge et d’incitation à la dénonciation des cas initiés par l’État béninois et ses partenaires portent leurs fruits. Il ajoute que cela traduit également le fait que de nombreux cas, antérieurement gardés sous silence par les populations, sont désormais dénoncés et pris en charge de manière adéquate. Tout en saluant les efforts de Madame la Ministre pour la création d’un environnement sûr et protecteur pour les enfants et les victimes de violences, le DG/OFFE invite l’ensemble des acteurs de protection à se joindre au MASM pour l’élimination des VBG.
Représentant la Ministre des Affaires Sociale et de la Microfinance, Prof.Véronique Tognifodé, le Secrétaire général du ministère abonde dans le même sens et insiste sur l’importance des statistiques dans l’évaluation des politiques sociales et de prises de décisions concrètes. Gérard Kpatindé appelle à une synergie d’actions et de complémentarité dans le renseignement des indicateurs du SIDoFFE-NG qui rend compte, en termes statistiques, des interventions sociales. Pour finir, il exprime sa gratitude à la coopération Suisse pour son soutien indéfectible dans cette initiative.
L’organisation de conférences statistiques sur les VBG depuis 2023 est une innovation de la MASM, Prof Véronique Tognifodé qui vise à mettre les données statistiques au cœur de la réflexion multi acteurs au plus haut niveau impliquant l’ensemble des acteurs clés présents dans nos communautés et qui peuvent agir de manière efficace dans le processus de lutte et d’élimination des violences. Cette 2e édition qui se tient dans le cadre de la quinzaine de lutte contre les VBG est l’une des activités inscrites au PTA-PAEG MASM 2024.
La cheffe d’équipe de l’Unité de gestion du programme d’appui à l’égalité de genre UGP/PAEG1 et représentante de la coopération Suisse, Idossou Valérie a rehaussé de sa présence cette réunion de partage et d’échanges sur les violences basées sur le genre au Bénin. Prenant la parole, elle salue les effets positifs de l’accroissement des capacités de prise en charge des survivants, de la synergie entre les différents acteurs de la chaîne de protection, ainsi que de l’efficacité des mécanismes d’alerte et de dénonciation. Elle saisit également l’occasion pour réitérer l’engagement de la coopération Suisse aux côtés du gouvernement béninois dans cette lutte.
Le représentant du préfet du Borgou, Sanni Bio Bayé a pour sa part exprimé sa satisfaction de voir Parakou abriter cet événement, insistant sur l’importance des statistiques sociales pour une prise de décision éclairée et efficace.
Au terme des travaux de la conférence qui a permis de faire le point sur l’évolution de la prise en charge des cas de VBG, les participants se sont engagés pour une synergie d’actions avec l’OFFE pour l’élimination des VBG à travers le renseignement efficace du SIDoFFE-NG.
AJ