Plaidoyer pour la prise en charge psychologique des survivantes de VBG : Bénin Women Alumni Association valide son manifeste pour le mieux-être des femmes du Zou

Le samedi 12 juillet 2025, à Startup Valley, la Benin Women Alumni Association (BWAA) a organisé un atelier de validation de l’argumentaire de son plaidoyer en faveur de la prise en charge psychologique des survivantes de violences basées sur le genre (VBG) dans le département du Zou. Réunissant ses membres, des personnes ressources et des représentantes d’associations partenaires, cette rencontre soutenue par le programme Voix Essentielles de l’ONG internationale Speak Up Africa marque une étape décisive vers des solutions concrètes et équitables en faveur des survivantes de VBG.
Le projet « Prise en charge psychologique des survivantes de violences basées sur le genre (VBG) dans le département du Zou » porté par l’association BWAA s’inscrit dans une dynamique de transformation sociale profonde. Il vise à améliorer la condition de la femme dans le Zou à travers trois axes clés : le plaidoyer pour la prise en charge psychologique systématique des survivantes, la mobilisation sociale pour faire évoluer les normes sociales qui renforcent la violence à l’égard des femmes et des filles en promouvant la masculinité positive et le renforcement du leadership et du pouvoir économique des femmes survivantes. L’initiative s’étend à toutes les neuf communes du département : Abomey, Bohicon, Agbangnizoun, Djidja, Zogbodomey, Zagnanado, Ouinhi-Za-Kpota et Covè.

Dans son mot d’accueil, la présidente de la BWAA et coordonnatrice du projet, Christelle Mariane Azehoun, a salué les avancées juridiques et institutionnelles du Bénin, notamment avec la création de l’Institut National de la Femme (INF), la mise en place des Guichets Uniques de Protection Sociale (GUPS), et l’adoption de procédures opérationnelles standards en 2023. Toutefois, elle a souligné que la principale difficulté réside dans la mise en œuvre effective des dispositions relatives au suivi psychologique des survivantes.

Mandatée pour établir un état des lieux dans le département, la consultante en genre et plaidoyer, Mme Esther Djossa, a présenté une situation préoccupante : le Zou ne dispose actuellement que de trois psychologues opérationnels. Un, déployé par l’INF, couvre à la fois les Collines et le Zou ; les deux autres, mis à disposition par Médecins du Monde, sont affectés respectivement au CIPEC et au GUPS de Bohicon. Ce dispositif reste insuffisant pour un territoire aussi vaste et densément peuplé.
« Le plaidoyer vise à interpeller le Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance, ainsi que l’Institut National de la Femme, afin que chaque GUPS soit doté d’un psychologue à temps plein, capable d’assurer un accompagnement de proximité adapté », précise Christelle Mariane Azehoun.
Outre cette interpellation institutionnelle, le projet prévoit des campagnes de sensibilisation autour de la masculinité positive, menées via les médias locaux et numériques. Il inclut également des formations spécifiques destinées aux survivantes, pour renforcer leur estime de soi, leur connaissance des mécanismes de recours, leur autonomie financière, et leur capacité à devenir des sentinelles au sein de leurs communes.

L’ atelier de validation s’est articulé autour de plusieurs temps forts : la présentation des résultats de la consultation menée par la spécialiste, l’exposition de l’argumentaire de plaidoyer, et le partage du plan de mise en œuvre du manifeste. Les participants ont aussi découvert les supports de communication prévus pour la phase de sensibilisation. Les échanges ont permis de dégager des recommandations stratégiques pour la suite du projet.
Rappelons que la Bénin Women Alumni Association est un réseau de femmes béninoises anciennes boursières des programmes d’échanges américains engagées pour le changement social. Elle regroupe près de 200 femmes issues de divers profils et de divers horizons qui se retrouvent au sein de se creuset pour constituer un pôle de mentoring pour les femmes, les filles et les jeunes du Bénin.


A.J.