Pour mettre fin au féminicide en Afrique : L’IPPF appelle les gouvernants africains à agir maintenant
L’Afrique affiche le taux de féminicides le plus élevé au monde. Le meurtre tragique de l’athlète olympique ougandaise Rebecca Cheptegei par son ancien partenaire est un rappel brutal de l’épidémie croissante de violences faites aux femmes sur le continent et dans le monde. Cet acte cruel suscite une profonde frustration parmi les défenseurs des droits des femmes. Pour prévenir ces sauvageries, la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPFAR) pour la région Afrique et ses partenaires exhortent les gouvernants africains et du monde entier à agir de manière décisive pour mettre fin au féminicide. C’est à travers un communiqué de presse rendu public ce mercredi 11 septembre 2024 à Nairobi. (Lire l’intégralité du communiqué)
La région Afrique de l’IPPF appelle à une action contre la Hausse du féminicide en Afrique
Nairobi, le 11 septembre 2024 –
La Fédération internationale pour la planification familiale (IPPFAR) pour la région Afrique constate avec une vive inquiétude la hausse alarmante des féminicides en Afrique, soulignée par le récent meurtre de l’athlète olympique ougandaise Rebecca Cheptegei par son ancien partenaire. Ce meurtre tragique est un rappel brutal de l’épidémie croissante de violences faites aux femmes sur le continent et dans le monde.
Le féminicide, c’est-à-dire le meurtre de femmes en raison de leur sexe, trouve ses racines dans la misogynie et le patriarcat systémique. Selon ONU Femmes, 89 000 femmes et filles ont été assassinées dans le monde en 2022, soit le chiffre le plus élevé enregistré depuis 20 ans , mais il est probable que ces chiffres soient largement sous-estimés. En outre, le continent africain affiche le taux de féminicides le plus élevé au monde. Plus de la moitié de ces femmes ont été tuées par leur partenaire intime ou des membres de leur famille, et cette violence continue de prospérer dans un contexte mondial d’impunité.« La violence contre les femmes et les filles est l’un des crimes les moins poursuivis et punis au monde », a souligné l’Assemblée générale des Nations Unies (résolution n° 70/176) . Cette impunité doit cesser et les gouvernements doivent prendre des mesures immédiates pour remédier à ce problème.
Marie-Evelyne Petrus-Barry, directrice régionale de l’IPPF pour l’Afrique, déclare : « Le féminicide n’est pas seulement un problème de femmes, c’est un problème de droits humains. Les gouvernements doivent investir dans des stratégies menées par des femmes qui ont prouvé leur efficacité pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles et pour demander des comptes aux auteurs de ces actes. Le manque de données normalisées et de rapports cohérents dans toutes les régions ne fait que perpétuer cette crise. En outre, les femmes marginalisées, telles que les personnes LGBTIQ+, les femmes handicapées, les travailleuses du sexe et les femmes vivant dans des situations précaires telles que les réfugiées et les femmes déplacées à l’intérieur du pays, sont confrontées à un risque accru de féminicide. La vie des femmes et des filles est en jeu, et il est temps d’agir maintenant ».Le patriarcat alimente le féminicide et, lorsqu’il est combiné à des problèmes systémiques tels que le capitalisme, la pauvreté, le chômage et le manque de systèmes de soutien destinés aux filles et aux femmes, il entraîne la marginalisation et la violence continue à l’égard des femmes, des filles et des personnes de divers genres.
L’IPPFAR, par le biais du projet Feminist Opportunities Now (FON) – financé par l’Agence française de développement et le ministère français des Affaires européennes et étrangères – fournit une assistance financière et technique aux organisations féministes de la société civile qui œuvrent pour mettre fin à la violence sexiste et parvenir à l’égalité des sexes. En collaboration avec des organisations de défense des droits des femmes telles que Feminists in Kenya, la Fondation Wangu Kanja, Smart Ladies Youth Initiative, FON et IPPFAR s’engagent à démanteler les normes discriminatoires en matière de genre, à impliquer les hommes et les garçons dans la lutte contre le patriarcat et à plaider en faveur d’un changement systémique.Tatiana Gicheru, de Feminists in Kenya, une organisation soutenue par le projet FON, partage sa frustration : « Feminists in Kenya reconnaît le féminicide comme une manifestation violente du pouvoir patriarcal, et nous restons déterminés à démanteler les structures qui permettent toutes les formes de violence contre les femmes dans toute leur diversité. Nous exhortons le gouvernement kenyan à agir de manière décisive sur nos revendications partagées lors des marches nationales contre le féminicide de 2019 et 2024.
Trop, c’est trop ! »L’IPPF Afrique et ses partenaires exhortent les gouvernements d’Afrique et du monde entier à agir de manière décisive pour mettre fin au féminicide.
Assiba Juliette