Campus sans VGB : Le Cous-P et l’UNFPA outillent les étudiants de l’université de Parakou sur les bonnes pratiques de protection et de dénonciation

Campus sans VGB : Le Cous-P et l’UNFPA outillent les étudiants de l’université de Parakou sur les bonnes pratiques de protection et de dénonciation

Les étudiants de l’Université de Parakou (UP) affirment leur volonté de bâtir un campus sûr, équitable et résolument sans Violences Basées sur le Genre (VBG). C’est à travers une marche dénommée « Campus sans VBG », suivie d’un panel, organisée, le mardi 2 décembre 2025, par le Centre des Œuvres Universitaires et Sociales de Parakou (COUS-P) en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) et le fond français Muskoka. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la quinzaine nationale de lutte contre les VBG et vise à sensibiliser et à outiller les étudiants de l’UP sur les bonnes pratiques de protection et de dénonciation de toutes formes de violences lorsqu’elles surviennent.

Au Bénin, les 16 jours d’activisme national contre les Violences Basées sur le Genre (VBG) mobilisent fortement les universités publiques. Sur les campus universitaires d’Abomey-Calavi (UAC) et de Parakou (UP), le thème choisi est le même : « Les adolescent·es et jeunes face aux VBG facilitées par la technologie ».Lors du lancement officiel des activités marquant cette quinzaine à l’UP, le Directeur du Centre des Œuvres Universitaires et Sociales de Parakou (COUS-P), Abdou-Raouf Sidi, a rappelé que les violences numériques représentent un défi nouveau et complexe qui nécessite une adaptation des stratégies de prévention. Selon lui, le campus doit être un espace protecteur où chaque étudiant peut évoluer dans la dignité. « Nous avons le devoir de mettre en place des mécanismes d’alerte efficaces, des cellules d’écoute confidentielles et des équipes formées pour accompagner les victimes.

La violence, qu’elle soit physique ou numérique, ne doit jamais être banalisée », a-t-il affirmé. En effet, la marche « Campus sans VBG »,initiée par le COUS-P en partenariat avec l’UNFPA, a mobilisé étudiants, enseignants, partenaires techniques et financiers,etc, et s’inscrit dans une dynamique éducative.

Les slogans scandés par les étudiants tout au long du parcours ont rappelé que leur responsabilité dépasse la simple dénonciation. Ils sont désormais appelés à s’engager activement comme des acteurs de prévention et de solidarité.Selon le D/Cous-P, « Un simple clic peut détruire une réputation, briser une confiance ou fragiliser une vie. C’est pourquoi dit-il «nous devons informer, prévenir, se protéger et dénoncer ». Il a également insisté sur l’importance de renforcer les dispositifs d’écoute et d’accompagnement des victimes, avant de rappeler à assistance que le numéro de dénonciation de l’institut National de la femme (INF) 0151078888 est disponible et fonctionnel pour signaler rapidement toutes formes de violence et garantir une prise en charge immédiate.

Le Premier Vice-recteur, Pr Thierry Adoukonou, a abondé dans le même sens en rappelant que la lutte contre les VBG est une responsabilité collective. Pour lui, il ne s’agit pas seulement d’une affaire de victimes ou d’institutions, mais d’un engagement partagé par l’ensemble de la communauté universitaire. « La tolérance zéro doit être portée par chacun de nous. Enseignants, étudiants, personnel administratif, nous avons tous un rôle à jouer pour que le campus reste un espace sûr et respectueux », a-t-il déclaré. Il a insisté sur la nécessité d’intégrer la prévention des VBG dans les curricula universitaires afin de former des citoyens responsables et vigilants.

La jeunesse, force de changement

De son côté, Pierre Togbé, représentant de l’UNFPA, salue l’action du campus de Parakou, qui place la jeunesse au centre de la sensibilisation et de la protection. Il a rappelé que l’UNFPA accompagne depuis plusieurs années les initiatives visant à lutter contre les violences basées sur le genre, et que l’implication des jeunes est essentielle pour transformer les mentalités. « La jeunesse est la première cible des violences numériques, mais elle est aussi la première force de changement. En s’engageant, les étudiants de Parakou montrent qu’ils veulent bâtir un avenir sans violence », a le partenaire. La journée s’est conclue par un panel de réflexion où les échanges ont mis en lumière l’importance de l’éducation numérique, de la sensibilisation continue et de la solidarité pour bâtir un campus sûr et respectueux. Les propos des différents intervenants ont convergé vers une même idée. « La tolérance zéro face aux VBG ne doit pas être un slogan creux, mais une réalité vécue au quotidien ».

Pour les étudiants, la marche et le panel ont été une occasion de prendre conscience que la vigilance collective est la meilleure arme contre les violences numériques. Certains ont témoigné des difficultés rencontrées face au harcèlement en ligne ou à la diffusion non consentie d’images pour rappeler que ces violences laissent des cicatrices profondes. D’autres ont insisté sur l’importance de la solidarité entre pairs et sur la nécessité de dénoncer les comportements abusifs.

Assiba Juliette

Assiba MITONHOUN

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