ÉCONOMIE DES SOINS: COACHING DES PRODUCTEURS DE CONTENUS MÉDIAS AUTOUR DES ENJEUX SOCIO-ÉCONOMIQUES

La cité des Kobourou (Parakou) a abrité du lundi 04 au mardi 05 Août 2025 à l’Hôtel Almadies le Prestige, la première session de l’atelier de renforcement des capacités des producteurs de contenus médias sur l’économie des soins et les enjeux socioéconomiques.
C’est une initiative du Consortium Régional pour la Recherche en Économie Générationnelle (CREG)) en partenariat scientifique avec le Réseau Africain de Promotion des Comportements Clés pour le Développement Durable (RAP2CDD). Elle vise à outiller au total une vingtaine de producteurs de contenus médias sur les enjeux émergents liés à l’économie des soins et à la valorisation des travaux domestiques non rémunérés (TDNR).
I – Définitions et appréhensions Etymologiquement, le mot économie est d’origine grecque et vient de « oïkonomia » signifiant gestion ou administration de la maison (oïkos = maison, normos = règle, gestion). L’expression semble faire son apparition au début du XVIIe siècle (rigoureusement en 1615). Dans son évolution, au siècle dernier, l’économie des soins (care economy), définie comme l’ensemble de toutes les activités rémunérées ou non qui consistent à prendre soin de soi ou d’autrui : garde d’enfants, soutien aux personnes âgées, assistance aux malades ou aux personnes handicapées ainsi que les tâches domestiques (cuisine, ménage, courses, etc.).
II- Du mot à la réalité
La thématique de l’économie des soins a refait surface dans des débats publics ou privés. En réalité, la thématique d’économie des soins fut mal centrée, expliquée et définie par le commun des mortels qui pensait que désormais toute activité de nos Grandes Royales, Demba, Samba Diallo serait monnayée automatiquement. Quelle peur ! L’économie des soins est une réalité et singulièrement prioritaire pour notre société/culture africaine en général et béninoise en particulier.Qu’il n’existe plus dans notre spatio-temporel des sphères d’activités humaines que nous refuserons de normaliser, de régulariser, de qualifier ou de quantifier parce qu’elles semblent moins valorisantes peut-être. Cependant tout montre à suffisance que sans ces petits services, quelque chose tournerait mal. Il n’est pas de sots métiers, annoncent nos chants populaires. Recentrons et revalorisons certaines activités de cette branche de la grande économie.
III- L’économie des soins recentrée et revalorisée
Certaines activités de l’économie des soins méritent d’être reconnues et considérées comme du travail. Ce domaine d’activité humaine est tout important et censé être porteur de vie, d’énergie et de gain car pouvant générer des valeurs économiques, financières, des « banquablités », etc. L’économie des soins a juste besoin d’être valorisée et prise en compte comme toute activité économique inscrite au « budget national » ou réglementée. D’où elle doit désormais sortir de nos vies privées pour se faire publique, c’est-à-dire l’extirper de son invisibilité pour sa visibilité. Le monde africain en a besoin et celui béninois doit l’adopter et l’intégrer comme réponses à quelques questionnements qui taraudent jusqu’ hier son esprit : revaloriser le travail de nos femmes de ménages, garde-malades, « vidomègons » afin que demain frappés par des cas d’invalidité ou de maladie celles/ceux qui nous ont servis puissent vivre le reste de leur vie pas dans une condition infrahumaine. Ce faisant, nous allons laisser des valeurs qui vont traverser l’espace et le temps.
IV- Des valeurs d’égalité, de justice sociale et/ou de paix et cohésion sociale
Si l’économie des soins sort de l’informel pour revêtir les olipodes du formel, ce sera un plus pour notre économie (budget national) et un pôle d’éducation/enseignement/formation pour une manche de notre population (enjeux socio-économiques). Au-delà de l’espèce sonnante et trébuchante, c’est essentiellement une activité qui mobilise profondément le cœur, l’émotion, le sentiment, donc toute la personne humaine dans ce qu’elle/il a, est. Dans un tel cadre, il n’est pas de prix à payer pour reconnaître et valoriser ce qui s’y fait comme activité à pleine valeur socio-économique de grande envergure en impliquant les décideurs et la population. Nous sommes désormais outillés à sortir du catéchisme selon lequel valoriser, qualifier, quantifier certaines branches d’activités de l’économie des soins comme du travail plonge et plombe certains sceptiques. Valoriser, promouvoir, quantifier et qualifier les activités de ce domaine de l’économie des soins comme dignes et importantes revient à préserver les valeurs de paix, de cohésion et de justice sociale, d’harmonie et de prévention des conflits. Si tant est que vraiment il n’y a pas de sot métier.Pour conclure, il nous revient de souligner que c’est un mérite pour le CREG et son partenaire RAP2CDD d’avoir osé poser le premier pas les premiers avec le monde des médias :Favoriser une meilleure compréhension et vulgarisation de ces thématiques.Sensibiliser efficacement le grand public en vue des politiques publiques, Eclairer les processus de décision politique en matière d’équité, de genre, de la préservation de la paix, la prévention des conflits, de justice et cohésion sociales.
La reconnaissance suppose donc la valorisation de celles et ceux qui s’adonnent à la l’économie des soins par le don de leur personne. Un sacerdoce et une autre façon de faire reculer les frontières de l’ignorance de peu en attendant que les grands pas soient posés par le pouvoir public pour la mise en place des politiques publiques.
ADJOULOUVI Comlan (Coll)(adjoulouvicomlanleon56@gmail.com)