Pour lutter contre la malnutrition au Bénin : l’ASCINB et CASCADE réintroduisent efficacement les mets locaux dans les habitudes alimentaires en milieu rural
Le projet Cascade, lancé en août 2023 pour catalyser des actions politiques renforcées en faveur de régimes alimentaires sains et de la résilience, fait des progrès significatifs au Bénin. En tant que partenaire stratégique, l’Alliance de la Société Civile pour l’Intensification de la Nutrition au Bénin (ASCINB) s’est engagée activement aux côtés des parties prenantes pour améliorer la nutrition et les pratiques alimentaires dans les zones rurales à travers des actions concrètes dont la Campagne nationale de plaidoyer pour l’intensification de la nutrition (CaNPIN).
« Améliorer la sécurité alimentaire et réduire la malnutrition des femmes et des enfants de moins de cinq ans ». Tel est l’objectif du projet Cascade mis en œuvre dans six (6) pays africains dont le Bénin. « Depuis son lancement en aout 2023, ce projet progresse régulièrement et nous restons convaincus que, d’ici à 2026, année de sa clôture, des changements positifs significatifs seront observés » assure Aurélien Atindégla, Président de l’Alliance de la société civile pour l’intensification de la nutrition au Bénin (Ascinb).Pour accélérer les objectifs fixés au projet, l’Ascinb, en tant que partenaire stratégique, a initié l’année dernière, la Campagne nationale de plaidoyer pour l’intensification de la nutrition (CaNPIN).
Le but est d’attirer l’attention des autorités et de l’opinion publique nationale et internationale sur les défis liés à la nutrition en particulier dans les zones rurales du Bénin. L’édition 2024 de la CaNPIN a connu un écho particulier en terme de résultats palpables sur le terrain. Au cours de la campagne, l’alliance a, non seulement mobilisé les médias à tous les niveaux, en les engageant comme partenaires stratégiques mais aussi encouragé l’organisation de foires d’exposition et de démonstration culinaires, mettant en lumière les produits locaux et leurs potentiels nutritionnels.
L’ intégration des plats locaux dans les menus des hôtels et la promotion d’une alimentation saine à moindre coût au sein des ménages de même que la création de nouveaux marchés pour ces produits par l’ascinb contribue à une meilleure nutrition et à une sécurité alimentaire au Bénin. Cela participe également à la dynamisation de l’économie locale dans les zones d’intervention du projet.
De la collaboration efficace avec les médias, les communautés locales, les agriculteurs, ainsi que les Partenaires de mis en œuvre (Pmo) du projet Cascade sur le terrain, on perçoit un impact positif tangible, contribuant à la réduction de la malnutrition et à l’amélioration des conditions de vie des familles béninoises.Selon le Plan National de Développement (Pnd 2018-2025), le Bénin enregistre 45% des cas de décès des enfants de moins de cinq ans dus à un déficit alimentaire. Les statistiques de l’enquête démographique et de santé (Eds-2017-2018) révèlent que trois enfants sur dix, soit 1,1 millions d’enfants souffrent de malnutrition chronique et plus d’un tiers des enfants âgés de moins de cinq ans présentent un retard de croissance.
Face à ces statistiques préoccupantes, le projet Cascade s’efforce d’apporter des solutions concrètes pour combler les lacunes nutritionnelles et renforcer la santé et le bien-être des populations vulnérables notamment les enfants et les femmes. « Avec la CaNPIN, le Bénin fait des progrès significatifs vers la sécurité alimentaire et la résilience face aux défis nutritionnels car nos actions sur le terrain ont permis aux populations de découvrir les obstacles à une bonne alimentation et de les abandonner. Désormais ils se servent de ce dont ils disposent pour bien se nourrir », confie Boni Assane Biaou, facilitateur sur le projet Cascade à Pèrèrè pour l’Ong Sia N’Son. Le président Aurélien Atindégla abonde dans le même sens et renchérit, « les diverses actions de changement de comportement menées par les Pmo de Cascade, ont conduit les ménages à consommer désormais des aliments à hautes valeurs nutritives laissant derrière eux les normes et interdits alimentaires qui sont généralement d’ordre culturels et religieux». Les cadres de concertation communale sont désormais plus attentifs aux problèmes de malnutrition et plus actifs dans la quête de solutions concrètes.
La loi Loasan marque un bon départ…mais…
L’Ascinb, ensemble avec d’autres organisations telles que la Plateforme des acteurs de la société civile au Bénin, a œuvré pour la promulgation de la Loi d’orientation agricole pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle (Loasan). Cette loi constitue une base juridique solide pour plaider en faveur de meilleures pratiques nutritionnelles. « La récente adoption de la nouvelle politique nationale de l’alimentation et de la nutrition, présentée lors du Forum national sur la nutrition, marque un bon départ pour des projets concrets » précise le président l’Ascinb. Toutefois, bien que des actions de plaidoyer et de lobbying financées par le projet aient permis de mobiliser les acteurs et d’attirer l’attention sur l’urgence de traduire cette loi en décrets et arrêtés, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour atteindre les objectifs gouvernementaux en matière de nutrition.
L’ Etat doit donc veiller à renforcer les politiques agricoles pour encourager la production locale de cultures nutritives tout en assurant une distribution équitable dans le pays. « En soutenant les programmes éducatifs et de sensibilisation sur la nutrition, de même que les agriculteurs locaux par des subventions et des formations, nous pouvons ensemble lever les barrières à l’accès à une alimentation saine et équilibrée pour garantir la santé et le bien-être à chaque béninois » soutient le président de l’Ascinb, Aurélien Atindégla. Les Organisation de la société civile sont appelés à jouer leur partition en se joignant à l’Ascinb pour la multiplication des initiatives visant à améliorer l’accessibilité et la disponibilité des aliments nutritifs au sein des communautés.
Assiba Juliette