Lancement de la campagne Doxami au Bénin : Un engagement renforcé des OSCs pour un dialogue inclusif et positif sur l’IVG

Lancement de la campagne Doxami au Bénin : Un engagement renforcé des OSCs pour un dialogue inclusif et positif sur l’IVG

Le samedi 28 septembre 2024, le Bénin, comme le reste du monde, va célébrer la Journée Internationale du Droit à l’Avortement Sécurisé (JIAS). En prélude à cette célébration, le Réseau des Journalistes pour les DSSR du Bénin (RJ-DSSR Bénin), en consortium avec dix (10) organisations de la société civile de jeunes, toutes œuvrant dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive, a initié une conférence de presse ce lundi 23 septembre 2024, sur le thème : « Vers un dialogue inclusif et positif sur l’Interruption Volontaire de Grossesse au Bénin ». Cette occasion a permis d’annoncer la campagne Doxami (dis-le avec moi) et de dévoiler le programme alléchant de la JIAS édition 2024. La conférence de presse s’est tenue à l’hôtel Azalaï de la Plage à Cotonou, en présence des membres du consortium.

La réduction de la mortalité maternelle, de 397 pour 100 000 naissances vivantes selon l’EDS IV, à 70 pour 100 000 naissances vivantes d’ici à 2030, préoccupe le RJ-DSSR et dix (10) organisations de la société civile de jeunes œuvrant dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive au Bénin. Réunies au sein d’un consortium, ces organisations de jeunes ont, dans le cadre de la célébration de la JIAS, initié une campagne de sensibilisation et de plaidoyer dénommée Doxami pour réaffirmer leur engagement en faveur de l’accès à un avortement sans risque et légal, ainsi qu’aux DSSR en général.En effet, l’accès difficile aux informations et services en santé sexuelle et reproductive, les normes sociales, et la non-satisfaction des besoins continuent d’alourdir les statistiques des grossesses précoces et/ou non désirées, qui malheureusement se soldent par des avortements clandestins causant la mort dans le rang des filles et femmes.

Selon l’Enquête Démographique et de Santé (EDS 2016), 15 % des décès maternels sont dus aux avortements clandestins. « L’avortement clandestin est la troisième cause de mortalité chez les femmes après les hémorragies et l’éclampsie », révèle Dr Raphael Totognon, membre du collège national des gynécologues et obstétriciens du Bénin. Pourtant, l’adoption de la loi N° 2021-12 du 20 décembre 2021, modifiant et complétant la loi 2003-04 du 03 mars 2003 relative à la santé sexuelle et reproductive, devrait permettre à toute femme qui le désire de bénéficier des services d’avortement sécurisé dans les limites de la loi. Soulignant la nécessité de briser la stigmatisation entourant l’avortement, le conférencier a, au nom du consortium clarifié que la loi relative à la santé sexuelle et reproductive n’encourage pas l’avortement mais vient plutôt contribuer à la réduction des décès maternels. Il ajoute qu’il est urgent d’agir maintenant en vulgarisant cette loi et en apportant la bonne information aux populations sur l’avortement qui n’est rien d’autre qu’une interruption de grossesse quelle que soit la raison.

D’où la campagne Doxami pour accompagner les efforts du gouvernement en la matière. Cette initiative qui va être officiellement lancée le vendredi 27 septembre à Cotonou, rappelle donc à tous l’urgente nécessité de prioriser les droits des femmes en matière de santé génésique et de garantir l’accès aux services de santé, en particulier aux soins complets en matière d’avortement, dans les stratégies de réduction du taux de mortalité maternelle au niveau national.« Les jeunes qui ont du mal à accéder à des informations et services liés à la contraception, ou qui font face à des échecs contraceptifs, sont souvent poussés, par manque d’information, vers des choix dangereux. Et ce sont nos sœurs qui en subissent le plus les lourdes conséquences. Le moment est venu d’ouvrir un dialogue 360°, inclusif, positif et constructif sur les DSSR avec tous les acteurs impliqués dans la mise en œuvre de la loi. C’est ce que nous voulons faire à travers Doxami », a expliqué Folashadé Saïzonou, Responsable communication et plaidoyers de l’Ong Filles en Actions, membre du consortium. Prévue pour durer deux ans, cette campagne offrira au consortium l’opportunité de rencontrer les jeunes, les communautés et tous les acteurs impliqués dans la mise en œuvre des instruments juridiques en faveur à du droit à la santé sexuelle et reproductive, afin de favoriser un dialogue positif sur la santé sexuelle et reproductive, informe Folashadé Saizonou.

Abordant les activités qui vont meubler l’édition 2024 de la JIAS, elle énumère une série d’activités créatives et éducatives concoctées pour sensibiliser aux dangers de l’avortement clandestin, déconstruire les préjugés autour de l’avortement et pour promouvoir les DSSR pendant deux jours. Parmi ces activités figurent une journée récréative, un ciné-débat, un flash mob thématique et un dîner de gala. « Ces événements visent à encourager les communautés à soutenir cette cause avec nous » a indiqué Nafissate Hounkpatin, sage-femme et présidente de l’ONG Iléwa qui martèle que chaque individu a le droit d’accéder à une gamme complète de méthodes contraceptives sûres, efficaces et abordables. « Ne pas garantir ce droit met en péril la vie des jeunes filles et femmes », a dénoncé la défenseure des droits des filles et des femmes. Lors de cette rencontre, qui a mobilisé les hommes et femmes des médias ainsi que les militants et militantes des DSSR, diverses déclarations et clarifications ont permis aux journalistes de comprendre l’importance de la campagne Doxami, qui vise à instaurer un dialogue inclusif et positif sur l’interruption volontaire de grossesse au Bénin.

Assiba Juliette

Assiba MITONHOUN

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